Forum UNESCO d’Échanges sur l’Immigration Irrégulière

Sous l’égide de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Éducation la Science et la Culture), des organisations non gouvernementales (ONG) et des acteurs impliqués dans la lutte contre la migration irrégulière ont présenté leurs initiatives à Yamoussoukro le 5 décembre 2020. « Stop à la migration irrégulière, elle coûte cher » : c’était le thème de ce forum qui a réuni un parterre de jeunes dans la capitale politique de la Côte d’Ivoire. Venus de différentes villes du pays (Daloa, Bouaké, Abidjan et Yamoussoukro), ces jeunes issus de diverses associations de jeunesse se sont retrouvés à Yamoussoukro pour échanger avec des ONG et des journalistes sur la migration irrégulière. C’est plus précisément à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix (Fondation FHB) que s’est déroulée cette rencontre. Cette phase fait partie d’un projet de l’UNESCO dénommé : « Autonomiser les jeunes en Afrique grâce aux médias et à la communication. »

     Au cours des allocutions, Mme Anne LEMAISTRE, Représentante résidente de l’UNESCO en Côte d’Ivoire, a signifié que les migrants Ivoiriens représentent 6,7% des migrants d’origine africaine qui atteignent l’Europe. Par conséquent, le but de ce forum était de mieux sensibiliser les jeunes Ivoiriens sur les dangers de la migration irrégulière.

     Quant à Pr. Jean-Noël LOUCOU, Secrétaire Général de la Fondation FHB, il a pointé du doigt les causes de la migration irrégulière. Selon lui, la migration irrégulière a lieu du fait de l’irresponsabilité des gouvernants africains. Aussi ce fléau pourrait s’expliquer par le manque d’emploi, le désir d’obtenir le meilleur, la déception devant le manque de perspectives offertes à la jeunesse et l’influence des frères Africains de la diaspora qui vendent le rêve.

     À la suite des allocutions, des ex-migrants ont raconté leurs expériences périlleuses lors de la traversée du Sahara. Des expériences qui sont remplies d’illusions et de souffrance. Certains ont perdu leur proche dans l’aventure et d’autres sont encore traumatisés par la vue des corps en putréfaction de leurs compagnons.  Ils ont déconseillé unanimement cette aventure à d’autres jeunes. Grâce à l’appui de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), ils ont pu se réinsérer et avoir une activité dès leur retour au pays. Cependant, ils ont été à jamais marqués au plus profond de leur âme après cette périlleuse expérience.

      À la suite des témoignages, des ONG et des représentants du Gouvernement ont présenté leurs actions en faveur de la lutte contre la migration irrégulière, et les opportunités d’emploi au pays.

    Pour Mme Annick KOUASSI DIOMANDE, chargé de programme de l’ONG Solidarité – Fraternité-Jeunesse, les actions menées par son organisation sont des séminaires de sensibilisation sur toute l’étendue du territoire ivoirien pour informer les jeunes sur les risques encourus lors de la migration clandestine. Au cours de leurs activités, deux réseaux de passeurs ont été identifiés.

Quant à M. Koli TOURE, Sous-Directeur à la Direction des Ivoiriens de l’Extérieur, il a révélé que depuis 2015 un trafic illicite de personnes de la Côte d’Ivoire vers la Lybie s’est accru. « l’État Ivoirien a aidé à faire revenir 7000 migrants. Nous avons constaté que le manque d’emploi n’est pas la première cause car la majorité avait un emploi.  On observe une stigmatisation des personnes qui échouent à la migration. A leur retour, il leur faut un soutien psychologique. » a-t-il précisé.

  1.   Yannick GNAMAN de l’Agence Emploi Jeunes a rappelé les efforts consentis par son organisation pour aider les jeunes à s’insérer dans le tissu social. Il a informé les jeunes de l’existence d’un fonds d’aide à la jeunesse qui permet de financer leurs projets.

Des panels ont meublé ce forum. Le premier panel animé par Mlles Mélissa SIKA et Laeticia KOUADIO, respectivement présidente et vice-présidente de l’ONG INDP (International Network of Development promotors) , avait pour thème: « Violences basées sur le genre et immigration irrégulière ».

         Le deuxième panel sur le thème : « Quel apport des journalistes dans la lutte contre la migration irrégulière ? » a permis à des journalistes et des blogueurs de présenter les actions qu’ils ont menées à travers leurs écrits afin de sensibiliser les jeunes sur les dangers liés à la migration irrégulière. Ils ont invité les jeunes à bien s’informer sur les procédures légales d’immigration.

       Le dernier panel a vu la participation des bénévoles de l’éducation aux médias et à l’information formés par l’UNESCO. Ils ont entretenu le public sur le thème des fake news.

       Dans la soirée deux spectacles, l’un de théâtre et l’autre de slam, ont tenu en haleine le jeune public présent à ce forum. 

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